RESUME DES FAITS
Le lundi 3 juin 1974, Marie-Dolorès
Rambla, huit ans, est enlevée dans la cour d’une cité
marseillaise. Elle est découverte poignardée deux jours plus tard,
près de la route entre Aix-en-Provence et Marseille.
Christian Ranucci, qui a pris la fuite
à la suite d’un accident de voiture à proximité, est arrêté,
accablé par le témoignage d’un couple.
Après vingt heures d’interrogatoire,
il passe aux aveux et désigne aux policiers l’endroit où l’arme du
crime est retrouvée.
Il a beau se rétracter, la machine
judicaire est en marche, guidée par les aveux qu’il vient de
formuler.
Les jurés le condamnent à la peine
capitale, le Président Giscard d’Estaing lui refuse la grâce.
Christian Ranucci est décapité le 28 juillet 1976 à la prison des Baumettes. Il avait vingt-deux ans.
Pourtant, l’enquête révèle de
nombreuses carences :
- les témoins de l’enlèvement ne
reconnaissent pas Christian Ranucci ;
- la voiture du ravisseur, une Simca 1100, n’est pas la voiture de
Ranucci ;
- le célèbre pull-over rouge découvert dans les alentours du lieu
du crime et qui a permis au chien policier de retrouver le corps
de la victime, n’appartient pas à Christian Ranucci ;
- plus troublant encore, dans une autre cité de Marseille, un
homme portant un pull-over rouge et circulant en Simca 1100 a
accosté des enfants quelques jours avant l’enlèvement de
Marie-Dolorès Rambla. D’après de nombreux témoins, cet homme
n’était pas Christian Ranucci.
Pour Victor Hugo, « la peine
irréparable suppose un juge infaillible ». L’affaire Ranucci
illustre parfaitement la rencontre entre la justice et une opinion
publique qui réclame un coupable. Et c’est précisément parce que
le procès de Christian Ranucci n’a pu permettre de supprimer ces
zones d’ombres, parce qu’il n’a pas été équitable, qu’il doit être
révisé.
L'enlèvement
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